L’émissivité décrit la capacité d’une surface à émettre du rayonnement infrarouge par rapport à un corps noir. Elle varie selon le matériau, l’état de surface (brillant, oxydé, peint), la température et la longueur d’onde de mesure. En pratique, une caméra thermique ou un pyromètre « voit » un mélange d’émission, de réflexion (de l’environnement) et parfois de transmission. Ne pas prendre en compte l’émissivité, c’est lire une carte sans échelle : on s’expose à des erreurs d’interprétation et de pilotage.
Deux familles d’instruments dominent en industrie : la caméra thermique fixe cartographie des scènes (four, convoyeur, pièce en mouvement) pour détecter gradients, défauts et hotspots, tandis que le pyromètre infrarouge fournit une mesure ponctuelle ultra-rapide, idéale en boucle de régulation. Dans les deux cas, le réglage d’émissivité et le choix de la bande spectrale sont déterminants. Sur des métaux chauds à faible émissivité, par exemple, une mesure en ondes courtes réduit l’influence des reflets et stabilise la lecture.
Vous devez maîtriser l’émissivité dès que vous mesurez des surfaces réfléchissantes (aluminium poli, acier décapé), des températures élevées (traitement thermique, verrerie), ou des surfaces qui évoluent (oxydation, dépôts, films minces). Autres signaux : mesures incohérentes d’un jour à l’autre, valeurs sensibles à l’angle de visée, ou écart récurrent entre thermographie et capteur de référence.
Quelques symptômes et pistes immédiates :
| symptôme | cause liée à l’émissivité | pistes de correction |
|---|---|---|
| Températures trop basses sur métal brillant | Faible émissivité + réflexions IR long | Mesure en ondes courtes, angle de visée adapté, référence à haute émissivité (peinture/adhésif noir) |
| Valeurs instables selon l’éclairage/four | Réflexions de l’environnement | Écrans anti-reflet, hublot adapté, réglage de la zone de mesure |
| Écart caméra vs pyromètre | Réglages d’émissivité différents | Harmoniser l’émissivité, vérifier la plage spectrale, recalage sur une référence |
| Dérive progressive dans le temps | Accumulation de poussières, changement d’état de surface | Maintenance optique, inspection périodique, mise à jour de l’émissivité |
Le « bon » choix dépend du couple matériau–température et de la dynamique du procédé. En général :
Caméra ou pyromètre ? La caméra apporte le contexte (gradients, dérives), le pyromètre la latence minimale et l’intégration simple. Une caméra « spot finder » peut combiner intelligence de visée et sortie analogique/numérique robuste.
Nous analysons vos objectifs (qualité, rendement, sécurité), vos matériaux, plages de température, vitesses, contraintes mécaniques et environnementales. À l’issue : une préconisation claire (caméra vs pyromètre, bande spectrale, optiques, accessoires) et un plan d’essais structuré.
Sur site ou en atelier, nous menons des tests représentatifs : réglage de l’émissivité, choix des zones de mesure, validation des seuils d’alarme, vérification de la répétabilité et de la corrélation avec vos références. Vous recevez un rapport d’essai (données, images/vidéos thermiques, recommandations).
Nous intégrons la solution dans votre environnement (automates, supervision, régulateurs et unités de puissance) via Ethernet/IP, Profinet, Modbus TCP ou sorties analogiques. Nous paramétrons les seuils, les enregistrements, les alarmes, et formons vos équipes (production, maintenance, qualité).
Nous assurons support, calibration périodique, pièces et mises à jour. Si votre process évolue (nouveau matériau, nouvelle vitesse), nous adaptons réglages, bande spectrale ou optique pour maintenir la fiabilité.
Oxydation, dépôt, film qui s’amincit : plutôt que de courir après un « bon chiffre », interrogez le spectre choisi, l’angle de visée et la présence d’une référence collée sur la pièce. Selon le cas, un capteur bichromatique ou une caméra + zone étalon stabilisent la mesure.
Pour contrôler un four, la caméra révèle les gradients et permet l’alerte précoce (hotspots). Pour piloter une ligne rapide, le pyromètre apporte une latence minimale et une intégration électrique simple. La combinaison des deux est souvent gagnante.
La vraie valeur naît du trio capteur adapté + paramétrage correct + intégration soignée. Une mesure fiable se traduit en qualité (moins de rebuts), rendement (moins d’arrêts) et énergie (chauffe mieux pilotée).
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