Imagerie optique des gaz | Détection des gaz par infrarouge
L’imagerie optique des gaz (OGI, Optical Gas Imaging) et la détection infrarouge des gaz bouleversent la façon dont les industriels repèrent les fuites, vérifient l’étanchéité et sécurisent leurs procédés. En rendant visible l’invisible, ces technologies croisent spectroscopie IR, thermographie et analyse de données pour localiser rapidement les panaches, réduire les émissions fugitives et accélérer la prise de décision. Quels gaz peut‑on voir ? Quelles limites, quelles méthodes, quels usages réels sur site ? Et comment combiner caméras OGI, capteurs NDIR et thermographie pour une stratégie cohérente, du contrôle visuel à la surveillance en continu ?
Comprendre le fonctionnement de l’imagerie optique des gaz
Absorption spectrale : rendre un panache visible
Chaque gaz absorbe la lumière à des longueurs d’onde spécifiques. Les caméras OGI utilisent des filtres centrés sur ces bandes d’absorption, souvent en MWIR ou LWIR, afin de faire apparaître un panache par contraste avec l’arrière‑plan. Méthane, COV/VOC, HFC réfrigérants, SF6 : selon le spectre et les conditions (vent, température de fond, distance), la caméra révèle la fuite sous forme de voile mouvant. L’OGI apporte ainsi une localisation immédiate, là où un capteur ponctuel n’indiquerait qu’une concentration globale.
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Thermographie infrarouge : la brique “process” complémentaire
La thermographie infrarouge ne “voit” pas tous les gaz, mais elle détecte les anomalies thermiques: points chauds, isolations défaillantes, pertes de process, brûleurs déséquilibrés. Ces indices peuvent signaler une fuite, un défaut d’atomisation, un échangeur encrassé, etc. Coupler OGI et thermographie permet de voir la fuite, de comprendre sa cause probable et d’agir en maintenance prédictive.
Panorama des technologies IR dédiées à la détection de gaz
Caméras OGI spectrales
Les caméras OGI peuvent être refroidies (sensibilité accrue, temps de pose optimisé) ou non ; le choix dépend des gaz cibles, distances, scènes, besoins de quantification et du budget. Certaines plateformes intègrent l’analyse embarquée pour stabiliser le fond, améliorer le contraste et réduire les faux positifs (vapeur d’eau, mirages thermiques).
NDIR, open‑path IR et TDLAS
La spectroscopie NDIR (Non‑Dispersive Infrared) mesure l’absorption d’une raie spécifique dans une cellule et convient parfaitement à la surveillance continue en point fixe. Les systèmes open‑path IR surveillent des zones étendues entre un émetteur et un récepteur. Les technologies TDLAS (absorption laser) offrent une très grande sensibilité sur des gaz ciblés. En pratique, on associe OGI (localisation visuelle) et capteurs (confirmation, tendance, seuils d’alarme).
Tout savoir sur les caméras de thermographie Infrarouge
Multispectral, hyperspectral et inspections mobiles
Les capteurs multispectraux ou hyperspectraux affinent l’identification par signature et gagnent en robustesse face aux arrières‑plans mouvants. Déployés sur drones, véhicules ou mâts, ils sécurisent pipelines, bioréacteurs, torches et zones de stockage. Couplés aux données météo, ils aident à estimer la trajectoire du panache et à hiérarchiser les interventions.
Cas d’usage où l’IR change la donne
Pétrole, gaz, biogaz
Sur sites amont/aval, l’OGI localise les fuites de méthane ou de COV en quelques secondes. Pour le biogaz (digesteurs, torchères, compresseurs), elle sécurise les abords, évite les pertes de produit et participe aux objectifs de réduction d’émissions.
Détection Gaz avec Caméras Thermiques
Chimie et pétrochimie
En procédés multi‑produits, la combinaison OGI + NDIR localise et confirme la nature du gaz, tandis que la thermographie vérifie l’équilibre thermique des équipements (réacteurs, colonnes, échangeurs). Résultat : moins d’arrêts imprévus et une sécurité renforcée.
Réseaux électriques (SF6)
La détection IR aide à maîtriser les émissions de SF6 des appareillages HT. En parallèle, la thermographie révèle les échauffements anormaux et prévient les défaillances coûteuses.
Pharmacie, agro, laboratoires
Avec des exigences élevées de qualité et de traçabilité, l’IR contribue aux tests d’étanchéité, à la surveillance des enceintes et circuits gazeux, et à l’optimisation des procédés thermosensibles.
Un devis ?
Questions clés (et réponses larges) pour choisir la bonne approche
OGI ou détecteurs ponctuels : faut‑il choisir ?
Pas forcément. L’OGI localise la fuite à la source ; un détecteur NDIR ou open‑path surveille l’ambiance en continu. La stratégie gagnante associe visibilité, confirmation et alarme hiérarchisée. La cartographie des risques (gaz, concentrations, distances, ATEX) guide le dimensionnement.
Peut‑on quantifier une fuite avec l’OGI ?
Oui, mais la quantification dépend de l’optique, du fond thermique, de la distance, du vent et de l’algorithme. Les estimations sont possibles avec une incertitude à documenter ; on les consolide via mesures complémentaires (TDLAS, débitmétrie) et des procédures d’essais.
Hydrogène : détectable en infrarouge ?
L’H2 absorbe peu dans les bandes IR usuelles : on privilégie des détecteurs dédiés (catalytiques, semi‑conducteurs, ultrasoniques) et la thermographie pour surveiller l’environnement, la ventilation, les armoires et les interfaces process.
Quelles conditions influencent la sensibilité ?
Le contraste panache/fond est central. Les paramètres clés sont la température de fond, la turbulence, la vitesse du vent, la distance, l’angle et la NETD de la caméra. Une méthode d’inspection (créneaux, trajectoires, points hauts, sécurité) fait la différence entre “apercevoir parfois” et “détecter de façon reproductible”.
Mise en œuvre : déroulé type et bonnes pratiques
Un projet solide commence par l’audit des gaz cibles (signatures, plages de concentration), l’analyse des lignes de visée, le choix des optiques et la stratégie de test sur site. On définit ensuite les critères d’acceptation, la périodicité des tournées OGI, la surveillance continue par capteurs et l’intégration dans la supervision. Pour la brique “process” continue, explorez nos caméras thermiques fixes OPTRIS pour la surveillance 24/7 et les alarmes évoluées , et complétez par des pyromètres/thermomètres infrarouges OPTRIS lorsqu’une mesure ponctuelle haute précision s’impose sur des points critiques.
Critères de sélection : comment comparer les offres ?
Évaluez la sensibilité (NETD, MDS), la sélectivité (bandes d’absorption), la portée, le champ de vision, la robustesse (IP, ATEX), l’intégration (Modbus, Ethernet/IP, OPC‑UA), la maintenance (calibration, coût total de possession) et la qualité du support. Pour une base théorique solide, revisitez les principes de mesure de température sans contact afin de maîtriser émissivité, réflexion et transmission lors des inspections .
Intégration industrielle et services associés
Au‑delà du matériel, la réussite dépend d’un accompagnement technique : cadrage des besoins, choix des optiques, configuration, installation en environnement exigeant, formation et SAV. Découvrez nos bonnes pratiques d’installation de caméras thermiques industrielles (boîtiers, purge d’air, intégration logicielle) pour fiabiliser la solution dans le temps . Besoin d’un projet clé en main ? Nos équipes pilotent vos études techniques et installations clé en main pour une mise en service rapide et maîtrisée .
Réglementations et ressources utiles
La réduction des émissions fugitives s’inscrit dans des cadres de conformité et de bonnes pratiques. Pour l’OGI appliquée à la détection de fuites sur équipements, voyez le guide “Alternative Work Practice to Detect Leaks from Equipment” de l’US EPA. Pour la stratégie méthane et la décarbonation du secteur Oil & Gas, explorez l’Oil and Gas Methane Partnership (OGMP) 2.0 – UNEP. Ces références aident à structurer vos plans d’actions, vos indicateurs et vos priorités d’investissement.
Pourquoi choisir un expert français des solutions OPTRIS ?
Parce que l’OGI n’est qu’une brique d’un dispositif cohérent, il vous faut un partenaire capable d’orchestrer détection visuelle, mesures continues, intégration et formation. En tant qu’expert français des solutions de mesure thermique, nous associons caméras, pyromètres et services pour livrer des systèmes fiables, pérennes et actionnables. Pour approfondir les approches et comparer les capteurs, parcourez nos pages produits et contenus techniques consacrés aux caméras thermiques fixes OPTRIS.
Conclusion : voir, comprendre, agir
L’imagerie optique des gaz et la détection infrarouge ne sont pas un gadget : ce sont des leviers business pour réduire les émissions, protéger les équipes et améliorer la performance énergétique. Visualiser une fuite, confirmer sa nature, surveiller en continu le process et déclencher l’intervention adéquate : la combinaison gagnante est à votre portée. Envie d’explorer des architectures adaptées à votre site, de comparer OGI, NDIR et thermographie, et de bâtir une feuille de route réaliste ? Nos spécialistes vous guident, du diagnostic à l’intégration.
Parlez‑nous de vos enjeux (sécurité, conformité, énergie) : nous vous aidons à cadrer l’application, choisir les instruments et sécuriser les résultats dans la durée.
